En France, les tampons et serviettes hygiéniques sont considérés comme des produits de première nécessité pour les femmes. Pourtant, leur fiscalité a longtemps été débattue, avec une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) initialement fixée à 20%. Face aux revendications pour leur accessibilité financière et la reconnaissance de leur caractère indispensable, l’État français a finalement baissé la TVA sur ces produits. Dans cet article, nous ferons le point sur l’évolution de la taxe tampon en France, ainsi que sur les différents objectifs et initiatives visant à améliorer la situation.
Une TVA réduite pour les produits hygiéniques féminins
Auparavant soumis à une TVA de 20%, les tampons et serviettes hygiéniques ont vu leur taxation diminuer suite aux mobilisations citoyennes et politiques. En effet, considérant qu’il s’agit de produits de première nécessité, les acteurs concernés ont plaidé pour une réduction de la TVA applicable. Ainsi, en janvier 2016, l’Assemblée nationale a adopté un amendement qui abaisse cette taxe à 5,5%, conformément à ce qui est pratiqué pour d’autres produits de première nécessité tels que :
- Les denrées alimentaires
- Les médicaments non remboursables
- Les équipements pour personnes handicapées
- Les préservatifs
Cette décision a permis de réduire le coût des protections hygiéniques féminines, rendant ainsi leur accès plus facile pour toutes les femmes.
Vers une gratuité des produits hygiéniques pour les étudiantes ?
Même avec une TVA réduite, le coût des tampons et serviettes hygiéniques reste un enjeu majeur pour les étudiantes. En effet, plusieurs enquêtes révèlent que certaines d’entre elles sont contraintes de faire l’impasse sur ces produits, faute de moyens financiers suffisants. Afin de remédier à cette situation, des initiatives ont été lancées pour permettre la gratuité des protections hygiéniques dans les établissements d’enseignement supérieur :
Distribution gratuite par des associations
Plusieurs associations étudiantes, conscientes du problème, ont décidé de distribuer gratuitement des tampons et serviettes hygiéniques dans les universités et les écoles. Certaines d’entre elles organisent également des collectes pour financer ces distributions et sensibiliser davantage au sujet.
Des expérimentations menées au niveau local
Quelques villes et régions en France ont également lancé des expérimentations visant à offrir gratuitement ces produits aux étudiantes. Par exemple, la région Île-de-France a mis en place un dispositif permettant aux jeunes femmes boursières de recevoir une aide financière pour l’achat de protections hygiéniques.
Un projet de loi en discussion
Face à ces initiatives locales, plusieurs députés ont proposé un projet de loi qui rendrait obligatoire la mise à disposition gratuite de tampons et serviettes hygiéniques dans les établissements d’enseignement supérieur. Ce texte est actuellement en cours de discussion au Parlement.
L’impact environnemental des protections hygiéniques jetables
Outre les questions financières, l’utilisation massive de tampons et serviettes hygiéniques jetables pose également des problèmes environnementaux. En effet, ces produits sont souvent constitués de plastique et génèrent une grande quantité de déchets non biodégradables. Ainsi, certaines alternatives plus écologiques commencent à être mises en avant :
- Les coupes menstruelles, en silicone médical, qui peuvent être réutilisées pendant plusieurs années.
- Les serviettes hygiéniques lavables, en tissu, elles aussi réutilisables sur le long terme.
- Les culottes menstruelles, qui intègrent une protection absorbante directement dans le sous-vêtement.
Ces solutions permettent de limiter l’impact environnemental tout en contribuant à réduire les dépenses liées aux protections hygiéniques.
Promouvoir l’éducation sur la santé menstruelle
Afin de sensibiliser davantage les femmes et les jeunes filles à la gestion de leur cycle menstruel et aux différents choix qui s’offrent à elles en matière de protections hygiéniques, il est essentiel de promouvoir l’éducation sur la santé menstruelle. Cela passe notamment par :
- L’intégration d’un enseignement plus complet sur les menstruations dans les programmes scolaires.
- La formation des médecins et des pharmaciens pour qu’ils puissent conseiller efficacement les patientes sur les différentes options disponibles.
- La mise en place de campagnes de communication destinées à informer le grand public et à briser les tabous entourant ce sujet.
En conclusion, même si la TVA sur les tampons et serviettes hygiéniques a été réduite en France, de nombreux défis demeurent pour améliorer l’accès à ces produits et sensibiliser davantage aux enjeux qui leur sont liés. D’autres initiatives, telles que la distribution gratuite pour les étudiantes ou la promotion des alternatives écologiques, pourraient contribuer à atteindre ces objectifs.