Pourquoi les femmes vivent-elles plus longtemps que les hommes ?

samu
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Strong powerful stylish woman with tattoo, raises arms

L’espérance de vie des femmes est supérieure à celle des hommes partout dans le monde. En France, les femmes vivent en moyenne jusqu’à 85,4 ans contre 79,3 ans pour les hommes, soit un écart de plus de 6 ans ! Mais d’où vient cette différence ? Serait-ce inscrit dans nos gènes ? Lié à notre mode de vie ? Ou une combinaison des deux ? 🤔

Plongeons ensemble dans les mystères de la longévité féminine pour en percer tous les secrets. Au fil de cet article, vous découvrirez les multiples facettes de cet avantage dont bénéficient les femmes en matière d’espérance de vie. Des explications biologiques aux facteurs comportementaux, en passant par l’influence de l’environnement social, nous allons décrypter les mécanismes complexes qui se cachent derrière ce phénomène fascinant.

Alors, prêts à lever le voile sur l’un des plus grands mystères de l’humanité ? C’est parti pour un captivant voyage au cœur de la longévité ! ⏳

🧬 Des gènes et des hormones en faveur des femmes

Première piste pour expliquer l’écart d’espérance de vie entre hommes et femmes : la génétique. De récentes études suggèrent en effet que les chromosomes sexuels joueraient un rôle clé.

Les femmes possèdent deux chromosomes X, contre un seul chez les hommes qui ont aussi un chromosome Y. Or, il s’avère que le chromosome X porte de nombreux gènes impliqués dans le fonctionnement du cerveau et du système immunitaire. En ayant deux exemplaires, les femmes bénéficieraient donc d’une « sauvegarde » : si un chromosome X est endommagé, le second peut prendre le relais. Les hommes sont eux plus vulnérables de ce point de vue.

Au-delà des chromosomes, les hormones sexuelles distinguent aussi les femmes des hommes. Et là encore, elles offriraient un avantage en termes de longévité au sexe féminin :

  • Les œstrogènes, hormones féminines, auraient des vertus anti-oxydantes et protègeraient des maladies cardiovasculaires. Elles stimuleraient aussi certains mécanismes de réparation de l’ADN.
  • À l’inverse, la testostérone, hormone mâle, favoriserait le stress oxydatif et l’inflammation dans l’organisme, ce qui accélère le vieillissement. Des taux élevés de testostérone sont d’ailleurs associés à un sur-risque de maladies chroniques et de mortalité précoce.
  • Lors de la ménopause, les femmes ont recours à des traitements hormonaux substitutifs qui pourraient aussi avoir un effet protecteur sur la santé et ralentir le vieillissement.

💪 Un système immunitaire féminin plus performant

Autre explication biologique à la longévité des femmes : elles possèderaient un système immunitaire plus efficace.

Dès la naissance, le système immunitaire des filles serait plus réactif et plus performant que celui des garçons. Cette différence persiste tout au long de la vie : à âge égal, les défenses immunitaires des femmes sont plus jeunes et plus puissantes que celles des hommes. Leur système immunitaire vieillit moins vite.

Cela leur confère une meilleure résistance face aux infections, qu’il s’agisse de maladies infantiles, de grippes saisonnières ou d’épidémies. Une étude a d’ailleurs montré que les femmes avaient deux fois moins de risque que les hommes de mourir du Covid-19.

Cet avantage immunitaire permettrait aussi au corps des femmes de mieux lutter contre les cellules cancéreuses ou altérées. Leur système immunitaire détecterait et éliminerait ces cellules anormales de façon plus efficiente.

😷 Des maladies différentes chez les hommes et les femmes

Si les femmes vivent plus longtemps, elles ne sont pas pour autant épargnées par la maladie. Mais là encore, des différences notables s’observent entre les sexes.

Les femmes souffrent davantage de maladies chroniques comme l’arthrose, l’ostéoporose, la polyarthrite rhumatoïde, les troubles de la thyroïde, les migraines, la dépression… Des pathologies invalidantes et douloureuses, mais qui ne mettent généralement pas en jeu le pronostic vital.

Les hommes sont eux plus touchés par des maladies aigues et mortelles, telles que les cardiopathies, les accidents vasculaires cérébraux, les cancers du poumon, les cirrhoses du foie… Ils meurent plus de maladies cardiovasculaires et de cancers que les femmes.

Cette répartition différente des pathologies contribue à l’écart de longévité entre les sexes. Même très âgées et malades, les femmes survivent plus longtemps que les hommes. Elles passent certes plus d’années en mauvaise santé, mais leur vie n’est généralement pas menacée.

🏥 Un meilleur suivi de santé pour les femmes

Au-delà des facteurs biologiques, des éléments comportementaux expliquent aussi la longévité accrue des femmes. À commencer par leur plus grande attention portée à leur santé.

Contrairement aux idées reçues, les femmes ne sont pas plus « hypocondriaques » mais elles sont plus attentives à leurs symptômes et consultent davantage que les hommes. Elles ont une approche plus préventive et n’attendent pas que la maladie s’aggrave pour voir un médecin.

Cette attitude se confirme pour les dépistages : elles participent davantage aux campagnes de dépistage des cancers (sein, col de l’utérus, colon). En France, 40% des femmes de 50-74 ans réalisent un test de dépistage du cancer colorectal, contre seulement 36% des hommes du même âge.

Les femmes ont aussi un suivi gynécologique et obstétrical régulier tout au long de leur vie (contraception, grossesse, ménopause). Ces consultations sont l’occasion de faire un bilan de santé global et de détecter d’éventuels problèmes.

Enfin, l’observance des traitements est généralement meilleure chez les femmes. Elles sont plus nombreuses à aller jusqu’au bout des thérapies prescrites. Les hommes ont davantage tendance à les arrêter ou à les prendre de façon irrégulière.

🚭 Moins de comportements à risque chez les femmes

Fumer, boire de l’alcool, conduire vite… Les comportements à risque, on le sait, nuisent à la santé et réduisent l’espérance de vie. Or, ces conduites dangereuses sont beaucoup plus fréquentes chez les hommes :

  • Tabac : En France, 31% des hommes fument, contre seulement 20% des femmes. L’écart est encore plus marqué chez les gros fumeurs.
  • Alcool : Les hommes sont 3 fois plus nombreux à déclarer une consommation d’alcool régulière à risque (20% vs 6% des femmes). L’alcoolisme chronique touche aussi majoritairement les hommes.
  • Drogues illicites : Si les usages tendent à se rapprocher, les hommes restent plus consommateurs de cannabis, cocaïne, ecstasy… Avec tous les dangers que cela comporte pour la santé.
  • Vitesse au volant : Les hommes ont une conduite plus agressive et plus rapide. Ils sont surreprésentés dans les accidents de la route, première cause de décès des 18-24 ans.
  • Sports extrêmes : Là encore, les hommes sont majoritaires dans les pratiques sportives à risque (alpinisme, parachutisme, sports de combat…) sources de blessures graves voire mortelles.

Ces nombreuses prises de risque, répétées au fil de la vie, finissent par peser lourd sur la santé et l’espérance de vie des hommes. Sans compter qu’elles interagissent souvent entre elles (alcool + vitesse, drogues + sports extrêmes…) démultipliant les dangers.

🔫 Des hommes plus souvent victimes de morts violentes

Les morts violentes constituent une cause majeure de décès prématuré chez les hommes. Qu’il s’agisse d’accidents, de suicides ou d’homicides, ils en sont les principales victimes :

  • Accidents : 70% des personnes tuées sur les routes sont des hommes. Ils sont aussi majoritaires dans les accidents du travail, de sport ou domestiques. Cette surmortalité accidentelle concerne surtout les hommes jeunes.
  • Suicides : Dans la plupart des pays, le taux de suicide est 3 à 4 fois plus élevé chez les hommes. En France, 75% des personnes qui se donnent la mort sont de sexe masculin. Là encore, les jeunes hommes sont les plus touchés.
  • Homicides : À l’échelle mondiale, près de 80% des victimes d’homicide sont des hommes, souvent tués par d’autres hommes. Les conflits armés et les guerres fauchent aussi en majorité des vies masculines.

Au total, les décès par causes externes (accidents, suicides, homicides) représentent plus de 10% de la mortalité masculine en France, contre seulement 5% chez les femmes. Un écart qui pèse fortement dans la balance de l’espérance de vie.

💼 L’impact des conditions de travail

Aujourd’hui encore, les métiers les plus dangereux et pénibles sont majoritairement occupés par des hommes. BTP, industrie, agriculture, transports… autant de secteurs à forte mortalité professionnelle.

En France, les accidents du travail sont 3 fois plus fréquents chez les hommes. Chaque année, près de 600 hommes meurent sur leur lieu de travail ou des suites d’une maladie professionnelle, contre une centaine de femmes.

Au-delà des accidents, les hommes sont aussi plus exposés à des substances toxiques et cancérogènes (amiante, solvants, poussières, pesticides…). Ils développent davantage de cancers et maladies chroniques liés à ces expositions nocives.

Les horaires atypiques (nuit, week-end, travail posté) et le stress professionnel pèsent aussi sur la santé des hommes. Ces contraintes perturbent les rythmes biologiques et favorisent les conduites addictives (tabac, alcool, drogues).

Le travail demeure ainsi un puissant déterminant des inégalités de santé et d’espérance de vie entre hommes et femmes. Même si les femmes investissent de plus en plus le marché du travail, elles restent moins présentes dans les emplois à haut risque pour la santé.

🌍 L’environnement social, un facteur clé

Au-delà des différences biologiques et comportementales, le contexte social dans lequel évoluent les hommes et les femmes influe fortement sur leur espérance de vie.

Partout dans le monde, les femmes subissent davantage la pauvreté, les discriminations, les violences. Elles ont moins accès à l’éducation, à des emplois qualifiés, à des responsabilités. Elles assument l’essentiel des tâches domestiques et familiales.

Ces inégalités de genre ont un impact majeur sur la santé. Vivre dans la précarité, être peu diplômé, exercer un travail pénible sont autant de facteurs qui réduisent l’espérance de vie. Or ces désavantages sociaux touchent en premier lieu les femmes.

Pourtant, malgré ces conditions de vie difficiles, les femmes parviennent à vivre plus longtemps que les hommes. Comme si elles arrivaient à puiser dans leurs ressources personnelles pour surmonter les obstacles.

Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer cette résistance. Les femmes auraient développé des stratégies d’adaptation pour faire face au stress et à l’adversité. Elles s’appuieraient davantage sur leur réseau social et familial. Elles auraient aussi intériorisé des normes de santé plus strictes, les poussant à prendre soin d’elles malgré tout.

Cette capacité des femmes à « tenir bon » face aux difficultés de la vie constituerait ainsi un autre atout pour leur longévité. Un avantage qui se nourrit autant de déterminants individuels que d’un environnement social plus favorable à la santé.

⏳ Vers une longévité plus égalitaire ?

Au fil du temps, l’écart d’espérance de vie entre hommes et femmes tend à se réduire. Ainsi, en France, il est passé de 8,2 ans au milieu des années 1980 à 6,1 ans aujourd’hui.

Cette évolution s’explique en partie par les progrès réalisés en matière de santé masculine. Les hommes fument moins, boivent moins, adoptent des comportements plus prudents. Ils bénéficient aussi d’une meilleure prise en charge médicale, notamment pour les maladies cardiovasculaires.

Parallèlement, certains facteurs de risque progressent chez les femmes. C’est le cas du tabagisme et de la consommation d’alcool, en hausse constante depuis plusieurs décennies. Les femmes sont aussi de plus en plus nombreuses à exercer des métiers stressants et physiquement éprouvants.

À cela s’ajoute le recul de la mortalité maternelle, qui a longtemps pénalisé les femmes. Aujourd’hui, grâce aux progrès de la médecine, le risque de mourir en couches est devenu extrêmement faible dans les pays développés.

Tous ces éléments contribuent à resserrer progressivement l’écart de longévité entre les sexes. Pour autant, il est peu probable qu’il disparaisse totalement. L’avantage biologique des femmes semble trop important pour être entièrement comblé par des facteurs environnementaux.

Hommes et femmes continueront donc à vieillir différemment, mais peut-être de façon un peu plus équitable. L’enjeu est désormais de permettre à chacun, quel que soit son sexe, de vivre le plus longtemps possible en bonne santé. Un défi auquel doivent répondre conjointement les politiques de santé publique et l’évolution des mentalités.

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