Les dessous toxiques de l’huile d’olive vendue en supermarché : quand le bio dérape
Imaginez Pilar, une mère de famille ordinaire, qui tient à bien nourrir ses enfants avec des produits minutieusement choisis. Ce jour-là, dans son supermarché du quartier, elle attrape une bouteille d’huile d’olive bio, par réflexe et conviction. Un sceau de confiance gravé dans le label « bio ». Pourtant, derrière cette façade écologique se cachent des substances inquiétantes, comme le révèle l’enquête de 60 millions de consommateurs. Pilar n’est pas seule : des milliers de Français naviguent à l’aveugle dans un océan d’huiles d’olive, persuadés de faire le bon choix. Mais qu’en est-il vraiment ?
Le magazine reconnu a disséqué 24 marques vendues en grande distribution, pour révéler une vérité peu reluisante. D’abord, sachez que le marché français est friand d’huile d’olive : près de 110 000 tonnes consommées chaque année, environ 2 litres par ménage. Le goût méditerranéen a fait son nid sur nos tables, mais la qualité de cette denrée quotidienne est loin d’être un long fleuve tranquille.
Une information surprenante jaillit : 5 bouteilles contiennent des doses anormales de substances qui donnent froid dans le dos. On parle d’hydrocarbures d’huiles minérales (MOAH et MOSH), toxiques et suspectés d’avoir des effets cancérigènes et génotoxiques. Ces appellations barbares traduisent la présence d’imbrûlés issus des processus industriels, pas franchement ce qu’on espère déposer dans une salade ou cuire à feu doux.
Au-delà de ces hydrocarbures, une contamination encore plus troublante a été décelée : la majorité des bouteilles, qu’elles soient bio ou non, contiennent des plastifiants, notamment le di-isononyl phtalate (DINP), le di-éthylhexyl phtalate (DEHP) et le di-butyl phtalate (DBP). Tous reconnus comme pertubateurs endocriniens et reprotoxiques par l’Agence européenne des produits chimiques. Autrement dit, ces substances interfèrent avec nos hormones et peuvent provoquer des troubles sur la santé reproductive. Qui aurait cru que l’huile d’olive, ce symbole de santé et de naturalité, puisse être un vecteur de telles molécules ?
Voici une liste des perturbateurs détectés dans la quasi-totalité des huiles étudiées :
- Di-isononyl phtalate (DINP) – souvent utilisé dans les plastiques pour les assouplir
- Di-éthylhexyl phtalate (DEHP) – phtalate accusé de perturber le système hormonal
- Di-butyl phtalate (DBP) – lié à des troubles de fertilité chez l’homme et la femme
Les membres de la rédaction ont aussi remarqué une inadéquation flagrante entre les promesses marketing et la réalité du contenu. Plusieurs huiles se prétendant « vierge extra » n’atteignent pas les standards sensoriels et nutritionnels espérés, ce qui alerte sur un non-respect des normes, ou pire, sur un phénomène de tromperie envers le consommateur.
En somme, acheter une bouteille en supermarché n’est en rien gage de qualité, malgré un prix souvent premium quand il s’agit de marques bio.

Primadonna (Lidl) : la révélation d’une huile d’olive impeccable au petit prix
À l’opposé du spectre des mauvaises surprises, une lueur d’espoir se dessine avec l’huile d’olive Primadonna vendue chez Lidl. Originellement venue d’Espagne, cette huile d’olive offre la preuve qu’on peut concilier goût, qualité nutritionnelle et prix accessible. Avec une note moyenne de 16/20 dans l’enquête, elle trône en tête du classement réalisé par 60 millions de consommateurs.
On apprécie notamment :
- Une composition irréprochable, notamment peu ou pas de contaminants visibles
- Un rapport qualité-prix imbattable : à environ 5,24 € pour 75 cl, ce produit casse les codes des huiles d’olive haut de gamme
- Un profil sensoriel favorable, avec des nuances aromatiques valant largement ses rivales plus coûteuses
Ce succès peut paraître une surprise pour les habituées des grandes surfaces, où la qualité est souvent aléatoire. Pourtant, Lidl verbatim a saisi la demande croissante d’une huile d’olive fiable, savoureuse et … abordable. Un modèle à suivre pour les consommateurs lucides qui ne veulent plus compromettre leur santé et leur palais.
Cette huile marque un véritable tournant dans la perception et l’offre disponible en circuit large. Elle rappelle que la fidélité à une marque ne suffit pas : se fier à son étiquette, c’est aussi comprendre d’où vient le produit et comment il est fabriqué.
Dans ce classement, d’autres marques populaires comme Carapelli, Puget, ou Bouton d’Or (Intermarché) présentent des performances diverses, mais la vigilance est de mise, notamment sur les contaminations chimiques.

Pourquoi les substances toxiques s’invitent-elles dans nos huiles d’olive ? Explications et enjeux
Nombreux sont ceux à penser que l’huile d’olive vierge extra est un produit pur, récolté puis pressé avec amour selon des méthodes traditionnelles. Cependant, la réalité industrielle est souvent bien plus complexe et parfois préoccupante.
L’apparition des hydrocarbures minéraux (MOAH et MOSH) dans plusieurs huiles testées n’est pas un accident. Ces composés proviennent majoritairement de la contamination par les emballages plastiques, les procédés de raffinage, ou encore la pollution environnementale liée à la cultivation des olives.
Les étapes clés pouvant introduire ces substances sont :
- Les équipements de production : Certains matériels plastiques et joints peuvent libérer des hydrocarbures dans l’huile, surtout si le nettoyage ou la maintenance sont insuffisants.
- Le conditionnement : L’utilisation d’emballages plastiques non adaptés ou la migration de plastifiants depuis les bouteilles ou les bouchons impacte la pureté de l’huile.
- Les pesticides et pollution agricole : Bien que parfois bio, les olives peuvent être exposées à des polluants environnementaux qui s’infiltrent dans l’huile.
Cette situation soulève un paradoxe au sein même du bio, qui se veut une réponse éthique aux produits industriels. L’huile d’olive labeled bio et vendue à un prix relativement élevé ne garantit pas à elle seule l’absence de contaminants nocifs. L’absence de normes suffisamment strictes concernant ces hydrocarbures complique la régulation.
Face à ce constat, des voix s’élèvent pour réclamer davantage de transparence, de contrôles indépendants et de communication claire envers le consommateur. La vigilance ne devrait plus être simplement une option, mais un impératif sanitaire.

Les marques emblématiques sous la loupe : les performances en détail
Tandis que certains noms résonnent comme des valeurs sûres, l’enquête révèle la disparité des résultats selon les marques de renom. Parmi les 24 huiles testées, seulement une poignée s’approche d’une note satisfaisante, tandis que d’autres affichent des lacunes critiques.
Voici ce que l’étude dit notamment de ces produits très présents en supermarché :
- Puget : Dans une catégorie abordable, certaines variantes se distinguent par une composition classique, mais sans particularité gustative ni pureté spécifique. La détection de plastifiants reste un point d’interrogation.
- Carapelli : Une marque italienne bien connue, commerçante de l’huile d’olive standardisée, parfois critiquée pour un profil aromatique fade. Les analyses montrent des traces modérées de MOSH et MOAH.
- Bouton d’Or (Intermarché) : Si cette marque positionne son huile comme accessible, des questions sur la qualité du fruit et des procédés subsistent, notamment sur la teneur des hydrocarbures.
- La Española : Un acteur majeur sur le marché qui propose des options bio et classiques. Toutefois, là encore, les plastifiants ont été relevés dans ses produits, mettant l’accent sur la nécessité d’une vigilance accrue.
- Terra Delyssa : Plus confidentielle, cette marque tunisienne offre une huile aux résultats variables. La transparence et la traçabilité s’avèrent primordiales avant tout achat.
- Alziari : Label français méditerranéen, souvent loué pour ses techniques d’extraction, mais l’étude pointe un profil chimique finalement en deçà des meilleurs élèves.
- Monini : Cette marque italienne figure dans le haut du tableau côté retours sensoriels, mais pas sans détection de plastifiants dans certains flacons.
- Filippo Berio : Une marque appréciée à l’international, mais les analyses encouragent à rester prudents quant à certaines variantes vendues en grande surface.
- Bio Planète : Une signature bio présente aussi dans la liste, avec des performances mitigées touchant les critères sanitaires.
Résumer la qualité de ces huiles par des chiffres bruts ne suffit pas : il faut s’interroger sur la provenance des matières premières, les méthodes d’extraction, la conservation et les procédures de contrôle mise en place. Chaque nuance compte, surtout pour celles qui placent l’huile d’olive comme un élément central de leur alimentation.
Ce que signifie la mention « vierge extra » et pourquoi elle peut être trompeuse
Le terme « vierge extra », estampillé sur de nombreuses bouteilles, est souvent synonyme de qualité premium et d’une huile obtenue uniquement par des procédés mécaniques sous des conditions rigoureuses. Mais cette dénomination ne garantit pas une huile exemptée de substances indésirables.
En effet, l’appellation relève davantage de critères organoleptiques et chimiques précises : acidité basse, absence de défauts, richesse en antioxydants. Pourtant, comme le démontre le récent classement, les contaminations par MOAH, MOSH ou plastifiants ne sont pas exclues du périmètre.
Voici une liste des points-clés définissant officiellement une huile d’olive vierge extra :
- Acidité libérée maximale : inférieure à 0,8 %
- Goût : doit être exempt de défauts détectables lors d’une dégustation en laboratoire
- Processus : extraction uniquement mécanique, sans raffinage chimique
- Pureté : sans mélanges avec d’autres huiles végétales
Mais même avec ces gages, la réalité commerciale dévoile des vides, notamment l’absence d’exigences spécifiques sur la présence de contaminants nocifs. La vigilance est donc de mise, car toutes les huiles vendues sous cette appellation ne se valent pas.
Le cas de la bouteille bio « La Bio » de la marque Cauvin Bio, classée dernière selon 60 millions de consommateurs avec une note de seulement 7,5/20, illustre ce paradoxe saisissant. Originaires d’Espagne et de Tunisie, cette huile bio montre un taux élevé de plastifiants et un goût peu satisfaisant, décevant même les amateurs de produits écologiques.
Où acheter son huile d’olive en 2025 ? Conseils pratiques et astuces pour ne plus se tromper
Face à ce mélange d’huiles plus ou moins recommandables, comment s’en sortir quand on veut faire de bons choix dans sa cuisine et protéger sa santé ? Voici quelques conseils essentiels à intégrer dans votre pratique de consommatrice avisée :
- Ne jamais se fier uniquement au label bio : comme l’a montré le cas inquiétant de certaines huiles bio, cette mention ne garantit pas l’absence de contaminants chimiques.
- Privilégier les huiles avec analyses indépendantes disponibles en ligne : certaines marques transparents affichent leurs résultats de tests dans le cadre des contrôles qualité.
- Favoriser les huiles avec des certifications reconnues sur l’origine et la composition, par exemple les appellations d’origine protégée (AOP) méditerranéenne.
- Opter pour des formats en verre foncé qui limitent la dégradation et la migration des substances toxiques depuis l’emballage.
- Tester l’huile à l’odorat et à la dégustation, en évitant celles au goût spécialement métallique, rance ou trop fade.
- S’informer via les avis de consommateurs et les études indépendantes, notamment avec des sources telles que le magazine 60 millions de consommateurs.
Cela demande un effort de vigilance qui a priori n’a pas à être la charge de la consommatrice seule, mais dans l’état du marché, cela protège efficacement. Rappelons qu’une huile d’olive de qualité peut sublimer un plat et contribuer à la santé cardiovasculaire grâce à ses antioxydants.
L’émergence des marques éthiques et tendances pour changer la donne
Heureusement, le paysage oléicole ne se résume pas à ce contraste désolant. Une nouvelle vague de producteurs engagés et transparents prospère depuis quelques années, proposant une huile d’olive issue d’une production responsable, locale, contrôlée et souvent en lien direct avec des coopératives.
Ces acteurs se démarquent par :
- Un respect rigoureux des normes environnementales
- La valorisation du terroir et des variétés d’olives rares
- Des packagings éco-responsables (bouteilles en verre recyclé, bouchons biodégradables)
- Un circuit court, favorisant la traçabilité maximale
- Un prix justifié reflétant l’effort et la qualité du produit
Des initiatives comme celles soutenues par des plateformes de vente directe ou des enseignes spécialisées incitent à investir dans des huiles d’olive qui font vraiment la différence, pour la santé et pour l’environnement. Les petites marques régionales françaises peuvent ainsi séduire un public à la recherche d’authenticité et de responsabilité.

FAQ sur l’huile d’olive en supermarché : ce que vous devez savoir
Quelle huile d’olive choisir selon 60 millions de consommateurs ?
Le meilleur rapport qualité-prix est attribué à l’huile Primadonna de Lidl, qui obtient une note de 16/20 pour sa pureté, son goût et l’absence de contaminants majeurs.
Peut-on faire confiance aux huiles d’olive bio ?
La présence de plastifiants et autres contaminants dans certaines huiles bio montre que le label ne garantit pas une pureté totale. Il est conseillé d’être vigilant et de se référer aux analyses indépendantes.
Que sont les hydrocarbures MOSH et MOAH dans l’huile d’olive ?
Ce sont des hydrocarbures d’huiles minérales, suspectés de propriétés cancérigènes et génotoxiques. Ils proviennent essentiellement des emballages et des processus industriels.
Comment reconnaître une bonne huile d’olive en magasin ?
Optez pour une bouteille en verre foncé, regardez les labels sérieux, testez le goût en privilégiant une huile fraîche, douce et fruitée, et consultez si possible des tests d’experts comme ceux de 60 millions de consommateurs.
Les huiles dans les supermarchés sont-elles toutes mauvaises ?
Non, certaines marques, comme Primadonna de Lidl, présentent une qualité irréprochable. Mais de nombreuses autres marques doivent être abordées avec prudence en raison de contaminants détectés.

